L’histoire d’une veste en jean

Dans ma tête, il y a beaucoup d’idées qui s’entrechoquent. Je ne savais pas bien quel article je voulais écrire, après la recette typiquement Autrichienne que je vous ai proposé il y a presque 10 jours. Je ne veux pas que ce blog soit uniquement un blog de cuisine, mais ce qui est bien avec la cuisine c’est que c’est une façon de se dévoiler sans tout à fait se montrer. En partageant des choses que j’aime cuisiner, pour que vous les mangiez avec les yeux, je ne me met pas vraiment en danger…

… c’est tout à fait différent avec les vêtements. Je n’ai pas une garde robe pleine craquer, d’autant plus que ma garde robe se limite aux deux valises que j’ai pu apporter jusqu’en Autriche. Je ne suis pas particulièrement la mode, je ne prête pas vraiment attention aux tendances, ni au regard des autres. L’avantage de vivre dans une grande ville, c’est aussi de pouvoir faire ce que l’on veut en matière de style. En plus, j’ai la chance de travailler dans un milieu qui ne nécessite pas forcément d’être tiré à quatre épingles. Bref, ce que je porte ne plaît peut-être qu’à moi, mais ce n’est pas si facile de le partager comme ça, à travers ce blog.

Pourtant, j’ai prévu cette petite catégorie qui s’appelle « des petites fringues » et il faut bien que je l’inaugure. Alors j’ai envie de vous parler de pièces de ma garde robe qui sont tout particulièrement précieuses à mes yeux. Elles ne sont pas forcément chères, elles ne sont pas estampillées d’une marque connue et à la mode, mais elles ont souvent une histoire. J’ai envie de commencer par une petite fringue qui représente encore plus à mes yeux : il s’agit d’une veste en jean.

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Il y a quelques mois, avant que je parte à Vienne, ma grand-mère est venue me voir et m’a tendu une veste en jean, délavée, trop grande pour moi, et m’a dit « J’ai pensé qu’elle te plairait peut-être. ». Au premier regard, on ne peut pas dire que c’était le coup de foudre, je l’ai regardée, cette veste trop grande, toute légère, et je ne savais pas vraiment ce que j’allais en faire, je ne savais pas si elle ferait partie des vêtements que j’avais choisi pour partir. Autant dire que je m’étais trompée sur toute la ligne.

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Aussitôt essayée, j’ai tout de suite compris pourquoi elle allait m’être indispensable. Je n’aime pas les vestes en jean rigides, celles qui ne laissent aucune liberté de mouvement, celles qui grattent, celles qui sont lourdes rien qu’à porter sur le dos. Celle-ci est légère, fluide, trop grande, c’est vrai, mais du coup très ample et agréable à porter. En retroussant légèrement les manches pour ne pas ressembler à un bucheron mais à une vraie fille, elle est parfaite.

C’est bien simple, j’ai ici 4 vestes mais c’est celle que je porte le plus souvent. Je l’accorde souvent avec des robes, qui seules peuvent faire un peu cucul la praline, mais qui, avec cette veste, deviennent subitement beaucoup plus intéressantes. Par exemple, j’avais acheté une robe blanche tout particulièrement pour le mariage de ma copine France. À chaque fois que je la portais ensuite, j’avais l’impression d’être sur mon 31. Bon, maintenant c’est un peu différent parce qu’elle a déteint en gris (quand je vous disais que je fais pas attention à mes vêtements…), mais en l’associant avec la veste en jean je ne ressens pas la même impression. J’aime bien également la porter sur un short en jean. En bref, j’adore la porter, et c’est presque devenu un réflexe le matin de me saisir de la veste en jean avant de partir au travail. Parfois je la repose avec un peu de remords, mais elle ne peut malheureusement pas aller avec tout, et il faut que j’apprenne à l’utiliser avec parcimonie pour qu’elle garde encore toute sa magie.

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Malheureusement, mon photographe préféré et attitré n’est pas près de moi donc il faudra se contenter de ces photos prises à la sauvette devant la glace de la chambre que j’occupe actuellement…!

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Avec une robe achetée dans une friperie Viennoise il y a trois ans, et des ballerines H&M saumon

Vous l’avez bien compris, cette veste n’est pas n’importe quelle veste en jean, elle est pour moi tout à fait précieuse. En plus, quand je pense que c’est une des personnes que j’aime le plus au monde qui me l’a donnée, elle a encore plus de valeur à mes yeux. Ma grand-mère est non seulement une des femmes les plus parfaites de ce monde, elle est aussi incroyablement cool (toutes les grand-mères n’ont pas une veste en jean à filer à leur petite-fille, quand même). Elle dit souvent que la vieillesse « c’est dans la tête« , et j’ai l’impression que dans sa tête la vieillesse n’a pas encore trouvé sa place, même à presque 80 ans. Être séparée d’elle pendant plusieurs mois, peut-être plusieurs années, c’est une déchirure. Je sais que tu ne verra pas cet article sur un écran, Mamie, mais je suis sûre que quelqu’un l’imprimera pour que tu puisses le lire. Je n’ai rien de plus à ajouter que tu ne sais déjà,  seulement « Impossible de t’aimer d’avantage, impossible d’oublier ton image.« 

– Je t’aime.